Article sur la série Les 4400 par le magazine Madmovie - Inscris-toi gratuitement et surfe sans pub !
Invasion télévision !
Des abductions, des pouvoirs, un couple d’enquêteurs… On ne peut pas dire que Les 4400 brille par son originalité. Le succès de la première saison aux USA était d’ailleurs assez inattendu. Pourtant, si tous ces ingrédients classiques de la SF ont un goût de « déjà-vu », ils sont réorchestrés de façon suffisamment habile pour qu’on se laisse prendre au jeu. Ca tombe bien, la saison 2 inédite débute ce mois-ci sur M6.
Les 4400 se résume à cela : une production télé ni meilleure ni pire que les autres, assez banale et surtout sans surprises, qui reprend des idées vues et lues un peu partout et qui, pourtant, est accrocheuse, fascinante, passionnante, attachante. De quand date la dernière série de SF faisant autant l’unanimité avec une audience aussi massive ? Plutôt que de balayer le sujet d’un méprisant « c’est nul donc ça plaît », tentons l’analyse des tenants et aboutissants de ce programme qui, sans être révolutionnaire, est qualifié de « génial » par bon nombre de spectateurs mainstream.
Qui sont les 4400 ?
C’est une boule de lumière qui débarque sur Terre et d’immobilise au-dessus du lac du Mont Rainier que l’on retrouve 4400 personnes. Elles ont toutes disparu lors des décennies précédentes, certaines dans les années 50, d’autres il y a à peine 2 ans. Toutes furent emportées dans un halo de lumière blanche, une procédure d’enlèvement que l’on attribue typiquement aux extraterrestres. De retour sur Terre, ces 4400 personnes n’ont aucun souvenir de ce qui s’est produit pendant leur enlèvement. Elles n’ont pas plus conscience du temps qui s’est écoulé : toutes sont restées exactement comme elles étaient le jour de leur enlèvement. Elles n’ont pas pris une ride, pas une seconde, et ont donc le même âge. Après quelques tests qui ne décèlent apparemment (oui, apparemment…) aucun trouble ni virus, elles sont libérées et rendues à la société… Une société qui doit maintenant les accepter tout autant qu’elles doivent s’y réaccoutumer. A partir de ce postulat initial, la série se développe sur deux lignes narratives parallèles. D’un côté, l’histoire personnelle de ces « revenants », comme on les appelle. Chacun à leur niveau, ce sont des déracinés, et ils vont tenter de s’intégrer dans un monde qui n’est plus fait pour eux. Leurs familles ont disparu, leurs femmes ont vieilli, leurs maris se sont remariés… Ils n’ont donc plus vraiment leur place dans le cercle de leurs proches. Désarçonnés par les évolutions de notre société, ils ont du mal à comprendre que maintenant, on puisse voir un Noir sortir avec une Blanche… tout comme on peut être montré du doigt parce que l’on allume une cigarette dans un restaurant ! Comme si cela ne suffisait pas, leur retour inexplicable et leur présence sur Terre génèrent la peur de bon nombre de « Terriens de souche », qui les craignent, les haïssent, les rejettent, suivant un processus bien connu depuis l’apparition du Ku Klux Klan. Ces éléments dramaturgiques, en résonance avec notre monde contemporain vont nous être retracés en suivant certains « revenants », et plus spécialement un nouveau cas pour chaque épisode.
D’autre part, la seconde ligne narrative est celle du « grand mystère », le fil rouge feuilletonesque de la première saison (en fait conçue comme une mini-série) : qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Pourquoi sont-ils de retour et quelle est leur « mission » si c’est le cas ?
source : Madmovie n°182 - janvier 2006